Agilité Comportementale

La résolution de conflit, la conciliation (entre moi et un autre) et la médiation (entre deux collègues)

1 – Conflit entre moi et un.e autre : la conciliation

La conciliation, c’est la construction à deux, entre moi et un.e autre, de solutions communes composées de concessions, de satisfactions et d’objectifs supérieurs communs tel que bien vivre ensemble, bien collaborer ensemble, bien produire ensemble, générer ensemble un sens bénéfique à tous.

Cette pratique s’établit dans la mentalité nommée aujourd’hui « Win-win » ou gagnant – gagnant car chaque protagonistes gagne dans la résolution du conflit car les gains de l’un ne se font pas sur les pertes de l’autre mais les deux trouvent leur compte dans leur collaboration. Cependant cette pratique ne peut avoir lieu sans l’initiative de l’un et sans l’acceptation de l’autre. C’est à dire que celui qui prendra l’initiative d’aller voir l’autre pour lui proposer une résolution du conflit devra au préalable s’être remis en question lui-même et avoir fait le choix du premier pas vers l’autre pour lui proposer une résolution.

Remise en question :
– de moi à moi, quelle posture personnelle et quel comportement, quelles questions dois-je avoir vis à vis de la situation ?
– de moi à l’autre : quelle posture personnelle et quel comportement dois je choisir et acter avec l’autre dans la situation ?

Cette conciliation demande un entraînement pratique à une conduite précise point par point. Cet entraînement peut se faire en collectif ou en individuel avec utilisation de la mise en situation réaliste, du jeu de rôle et du théâtre forum.

2 – Conflit entre deux collègues : la médiation

La médiation, c’est la construction en tripartite de solutions communes composées de concessions, de satisfactions et d’objectifs supérieurs communs tel que bien vivre ensemble, bien collaborer ensemble, bien produire ensemble, générer ensemble un sens bénéfique à tous.

Cette pratique s’établit dans la mentalité nommée aujourd’hui Win x 3 … « Win-win- win » ou gagnant – gagnant – gagnant. Chaque protagonistes est gagnant et l’intermédiaire est gagnant.

On peut aussi la voir en Win x 4 ou gagnant x 4 car les protagonistes gagnent tous les deux, le médiateur intermédiaire gagne mais l’environnement gagne…

Cette médiation demande un entraînement pratique à une conduite précise point par point. Cet entraînement peut se faire en collectif ou en individuel avec utilisation de la mise en situation réaliste, du jeu de rôle et du théâtre forum.

Le point n° 1 peut être par exemple l’entrée en matière suivante, une ou deux analogies parlantes proposée par le médiateur aux protagonistes avec une petite série de questions pour éveiller les prises de conscience…

Le jeu de la poule mouillée pour désigner entre deux personnes qui est le ou la plus dur.e ?
Affrontement en voiture entre deux chauffeurs ennemi.e.s. sur une ligne droite de 1000 mètres.
Chacun dans sa voiture à chaque bout de la ligne droite. Au signal ils foncent l’un vers l’autre face à face sur un même couloir tracé.
Une seule règle : se l’un.e dévie, c’est à droite qu’il ou elle doit le faire.

Les solutions :
Solution 1 : aucun ne dévie, c’est le crash.
Solution 2 : un.e seul.e dévie.
Solution 3 : les deux dévient.
Solution 4 : quelle est la solution 4 ?

Les gains de la solution 1 :
– que gagnent les deux ennemis ?
– que gagne leur relation ?
– que gagne l’environnement ?

Les gains de la solution 2 :
– que gagne celui qui ne dévie pas ?
– que gagne celui qui dévie ?
– que gagne leur relation ?
– que gagne l’environnement ?

Les gains de la solution 3 :
– que gagnent les deux ennemis en déviant tous les deux ?
– que gagne leur relation ?
– que gagne l’environnement ?

Solution 4 :
– quel est le gain de la solution 4 ?

Le dilemme du prisonnier : Deux prisonniers complices d’un crime sont arrêtés et détenus dans des cellules séparées. Ils ne peuvent pas communiquer. La police, bien qu’elle ait la conviction certaine de leur culpabilité, n’en a aucune preuve. Elle offre donc à chacun des prisonniers les choix suivants :

Les choix :
1 – si un seul des deux prisonniers dénonce l’autre et témoigne contre lui, il est remis en liberté alors que le second obtient la peine maximale (10 ans).
2 – si les deux se dénoncent entre eux, ils seront condamnés à une peine plus légère (5 ans)
3 – si les deux refusent de dénoncer, la peine sera minimale (6 mois) faute de preuve et témoignage.

Les gains du choix 1 :
– que gagne le prisonnier qui dénonce ?
– que gagne le prisonnier qui ne dénonce pas ?
– que gagne leur relation ?
– que gagne leur entourage ?

Les gains du choix 2 :
– que gagne chaque prisonnier qui dénonce l’autre ?
– que gagne leur relation ?
– que gagne leur entourage ?

Les gains du choix 3 :
– que gagne chaque prisonnier qui ne dénonce pas l’autre ?
– que gagne leur relation ?
– que gagne leur entourage ?

Les gains du choix 4 :
– quel est le choix 4 ?

En quoi le dilemme du prisonnier est une analogie au conflit interpersonnel ?
Les criminels, ce sont les deux collègues travail.
Le crime c’est le conflit, la tension, la contre productivité, la nuisance à la productivité globale.
La police, c’est le médiateur ou la hiérarchie.
La peine, c’est l’enfermement dans la situation conflictuelle.
Le témoignage contre l’autre, la dénonciation de l’autre, c’est tout ce que l’on dit de l’autre à la machine à café… qui mène à la peine, l’incarcération.
Le non témoignage commun contre l’autre, c’est la retenue, la mesure dans ce qu’elles ont de noble et qui mène à la liberté
La résolution du conflit, c’est la sortie du crime, c’est la construction d’une solution commune avec concessions et satisfactions.